Comment Soufflet réduit l’empreinte carbone de ses grandes cultures
Soufflet agriculture a présenté son dispositif pour décarboner ses productions de céréales et oléagineux et valoriser cet effort auprès des agriculteurs, vendredi 1er mars, au Salon de l’agriculture.
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« Il y a de très fortes attentes de l’aval sur l’alimentaire et les biocarburants en termes de décarbonation », rappelait Philippe Vincent, directeur des filières chez Soufflet agriculture, vendredi 1er mars, lors d’une conférence organisée par Bioline au Sia. « Notre rôle est de faire évoluer les pratiques des agriculteurs et d’aller chercher de la valeur pour à la fois couvrir les coûts de modification des pratiques et une marge supplémentaire pour la valorisation de la décarbonation apportée à l’aval de la filière. »
Des cahiers des charges de moyens
Concrètement, Soufflet agriculture propose des cahiers des charges de moyens en mettant en œuvre un itinéraire technique particulier (OAD pour piloter la fertilisation, formes d’azote moins émettrice que la solution azotée, couverts végétaux élaborés pour produire de la biomasse) en fonction des attentes et des prédispositions à payer de l’aval.
« Le premier poste d’émission de carbone pour un brasseur, c’est le packaging ; le second, c’est la production d’orge (23 %) », fait savoir Grégoire Valet, responsable des filières durables chez Malteries Soufflet. Sachant que 80 % des émissions d’une tonne d’orge dépendent de la fertilisation azotée. C’est pourquoi « on va choisir la forme d’azote la moins émettrice, par exemple l’ammonitrate, on va essayer de positionner l’azote au plus proche des besoins de la plante, on va utiliser des OAD, des analyses de sol, pour piloter la dose d’azote qu’on apporte, on va essayer de réduire le travail du sol pour faire baisser la consommation de carburants… On va aussi mettre en place des couverts végétaux pour enrichir le sol et stocker du carbone. »
Couvrir le différentiel de prix
Le couvert végétal coûtant plus cher qu’un simple couvert réglementaire, de même qu’une forme d’azote moins émettrice que la solution azotée, dans les deux cas, « il faut couvrir ce delta de prix », reprend Philippe Vincent. Concernant le blé et l’orge bas carbone, avant d’établir un cahier des charges de moyens, « nous demandons toujours à nos clients de l’aval ce qu’ils sont prêts à payer ».
Concernant les biocarburants bas carbone, « on peut aller chercher une valeur additionnelle significative, les agriculteurs vont pouvoir toucher une prime que l’on va aller chercher sur le marché chez les pétroliers ». Ainsi, pour la récolte 2022, les primes ont oscillé entre 5 et 70 €/t de colza selon les émissions de GES mesurées ; « pour un colza à 4 t/ha, on approche les 250-300 €/ha, c’est quelque chose de très significatif ».
« L’empreinte carbone de l’agriculture, on commence seulement à la mesurer depuis quelques années. Mais quelle est la valeur d’émission d’une orge, d’un blé bas carbone ? Il y a encore tout un de travail à mener pour se créer de la référence et être amené à terme à rémunérer la production sur la valeur carbone, comme on peut le faire aujourd’hui sur la protéine. »
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